Le Voyage du Cyclope Saison 2
Le Voyage du Cyclope Saison 2
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Retour à Buenos Aires

Retour à Buenos Aires

Depuis Puerto Madryn 20 heures de bus pour rejoindre Buenos Aires.

Nous y fêterons l'année nouvelle.

Nous retrouvons la capitale avec plaisir : retour à la case départ trois mois plus tard. L'européanisme de la ville qui nous avait tant frappé à notre arrivée s'est comme dissipé, au-delà du connu notre perception s'est aiguisée, nous y avons sans doute gagné un peu de liberté. 

 

Notre tour d'Argentine est désormais bouclé, récapitulons !

 

Nous n'irons pas dans le grand sud, ce bout du bout du monde, n'entendrons pas  chanter les glaciers. Mais pourquoi donc ne prennent-ils pas l'avion? Parce que nous n'avons aucune liste d'incontournables seulement le désir de se sentir des  vivants cheminants. Sans compter que nous avons déjà dû abandonner l'idée de  voyager en cargo depuis l'Europe...ainsi avons-nous renoncé aux 40 heures de bus qui nous séparaient du grand sud.

 

L'organisation de notre quotidien est désormais bien rodée. Quelques jours avant d'arriver dans un nouveau lieu, nous réservons nos nuitées chez des particuliers. Outre les économies conséquentes qu'il autorise, ce type d'hébergement nous permet de vivre en totale immersion. Nous rencontrons de belles personnes ouvertes et généreuses. Certains nous donnent de précieux conseils pour visiter les lieux, d'autres nous guident vers les beautés secrètes de leur région ou nous régalent de délicieux asados... Les conversations, même maladroitement traduites, sont toujours amicales et enrichissantes. On nous entoure de mille menues attentions qui rendent la vie si belle. 


Nous avons rencontré quelques francophones, peu de français, encore moins de famille en voyage, exception faite de FEEvoyage, un couple de bretons en balade  autour du monde avec leur fils Elven. Même âge qu'Hersilia, lui aussi au Cned : sur les 52 élèves inscrits cette année en 4eme option latin, ces deux loulous ont trouvé le moyen de se croiser en un bel après midi à des milliers de kilomètres de leur pays...Elle est belle l'aventure!

 

Bilan des résultats scolaires du premier trimestre : moyenne générale d'Hersilia : 16 et de Simon : 17,5. Félicitations ! On ne va pas s'en priver! 

 

Notre fantastique programme de géo : étude sur le terrain de chaîne de montagne, désert, milieu marin...difficile de faire mieux.

 

Celui d'histoire est tout aussi passionnant. 

Pour comprendre le peuplement de ce continent, nous nous sommes figurés ces hommes, qui, il y a plusieurs milliards d'années, parcouraient les steppes de l'hostile Béringie reliant l'ouest à l'est du globe en son extrême nord, puis leur lente progression vers le sud jusqu'en Patagonie et en Terre de Feu. 

Un bond dans le temps et, aux côtés d'un Christophe Colomb encore jeune, la tête remplie de rêves, nous écoutons ce survivant d'un terrible naufrage. Il raconte sa longue dérive accroché à un morceau d'épave. Il brave le froid, les vents, les vagues scélérates mais pas de monstre, ni même ce précipice tant redouté car, dit-il, au nord du Tropique du Cancer, les courants changent de direction et le ramènent jusqu'aux côtes européennes d'où il était parti. Il serait le premier européen à s'être aventuré au-delà des limites du monde connu. Ulysse pâlit d'envie.

Plus tard, tels que Magellan les surprit, nous imaginons les géants "con grandes patas" sortis tout droit d'un roman de chevalerie, hola "patagones"! 


1536 : les espagnols fondent la ville de Buenos Aires. Hommes, chevaux et vaches accostent en nombre. Les terres, soustraites aux indigènes, sont utilisées pour l'élevage du bétail. La faune locale dont les Indiens se nourrissent se raréfie. Certaines tribus s'exilent vers le sud, d'autres travaillent dans les fermes, les premiers gaúcho viennent de naître.

Que reste-t-il aujourd'hui de ces cultures indigènes : quelques statues perdues dans de vagues squares, quelques objets conservés en musée, quelques photos jaunies... Et sur le front dégarni de la terre où d'interminables champs de colza prolifèrent  comme une maladie, les forêts ne cessent de disparaître. 


Un bond dans le temps : XIXème siècle.

La plupart des pays d'Amérique latine se lancent dans des guerres d'indépendance  qui aboutiront à une émancipation politique les libérant du joug colonial. C'est l'esprit de la Révolution française qui souffle alors sur ces terres mais plus concrètement ce sont aussi d'anciens soldats de l'armée napoléonienne qui viennent prêter main forte. On pourrait s'en enorgueillir mais ce serait oublier l'étoffe des crimes du siècle suivant.


XIXème siècle toujours : l'histoire d'une communauté de colons gallois en Patagonie.
Le Pays de Galles connaît alors de profonds bouleversements liés à l'industrialisation. Quelques aventuriers vont tenter de faire fortune dans cette lointaine et mystérieuse région, encouragés par le gouvernement argentin déterminé à prendre le contrôle des territoires du sud encore sous domination des indiens. La loi foncière stipule qu'une petite parcelle sera offerte à chaque colon. 

Le 28 mai 1865, un bateau part de Liverpool avec à son bord 153 colons. Deux mois plus tard, il jette l'encre dans le mouillage de Puenta Cuevas. La vie de ces colons est difficile : pas de rivière à l'endroit choisi, les premières récoltes de blé ruinées, les moutons se perdent dans la pampa faute de champ clos. On raconte qu'une fermière n'ayant jusqu'alors connu que des vaches dociles à la traite fut terrorisée par les réactions des bêtes rétives. Elle en conclut que ces vaches là, oui ces vaches américaines, étaient hostiles aux fermières. Les colons les plus courageux s'obstinent, d'autres partent à quelques kilomètres et fondent les villes de Puerto Madryn, Trelew, Rawson où on sirote encore aujourd'hui de délicieux afternoon tea... 

 

STOP me disent-ils c'est l'heure de la récré !

 

Nous avons fêté la nouvelle année à Buenos Aires. 

Visite du très beau MALBA qui présentait alors une exposition d'artistes mexicains : l'étrange Jorge Gonzales Camarena mais aussi Diego Rivera et Frida en vedettes. Balades dans le cimetière de Recoleta, hommage à Eva, dans les quartiers bohèmes de Palermo et de San Telmo. 

Visite du bouleversant Parque de la memoria : homenaje a las personas detenidas o desaparecidas durante los años 70 e inicios de los 80 por el terrorismo de Estado. 

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Le 9 janvier nous avons traversé en bateau le majestueux Rio de la Plata pour rejoindre Montevideo. Nous voici donc en Uruguay. 


Encore merci à Maria Elena, Claudia, Dario, Florencia, Veronica, Lili, Adrian, Xavier, Ema, Sandra, Norberto, Flor y Max, Francesco, Alejandra...
Merci à Alejandro Winograd pour son passionnant Patagonie, mythes et certitudes, éditions Sudpol. 


Un seul mot pour conclure : nous sommes heureux ! 

 

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