10 h de bus : Guayaquil-Mindo
1ère quinzaine de juin.
Mindo, 1250 m d'altitude, est village en pleine forêt de nuages, la “cloudforest", une forêt tropicale de montagne. Matinées ensoleillés, après-midis brumeux : les paysages sont fabuleusement poétiques. Sur les pentes du volcan Pichincha vit une grande variété de mammifères, de reptiles, d'oiseaux et de papillons...
Pendant de longues années, l’exploitation forestière comme l’élevage épuisèrent les sols et blessèrent la riche biodiversité de la région. Dans les années 80, des habitants réussirent à convaincre le gouvernement à déclarer 20 000 hectares d’aire protégée et des solutions alternatives furent imaginées afin d'adopter des pratiques responsables et durables pour l’environnement. Aujourd'hui Mindo est une référence dans le monde de l’ornithologie, devenue International Bird Area depuis 1997.
Nous logeons chez Eduardo, dans une maison de bois nichée à l'ombre de bananiers, citronniers, mandariniers. Sur son terrain, pas très grand, vivent librement et en bonne entente, poules, coqs, lapins, canards, cailles, chiens, poissons. Le matin, d'adorables colibris, vifs comme l'éclair, volent en vrombissant au-dessus de nos têtes. Sans presque se poser, ils plongent leur long bec dans les fleurs écarlates.
Eduardo bricole une improbable cascade éclaboussant les arbres. Recycle les bouteille de plastique en buffadou, en attrape-agrume, en corde à linge. Il sauve un poussin des griffes du chat. Sans lui, nous n'aurions jamais remarqué ces orchidées lilliputiennes fleurissant au creux des branches hautes.
Un amoureux de la nature, heureux, dans sa sucursal del paraiso..
Un matin nous partons en forêt avec don Gato. Son surnom, lui vient de ses yeux bleus, hérités de lointains parents français. A l'aube, la vie s'ébroue en sifflements et zébrures colorées. Don Gato sait reconnaître là où nous ne voyons presque rien. Cependant il tient à nous initier et son livre d'ornithologie nous servira d'abécédaire. On y voit mieux.
Nous goûtons des fleurs délicatement sucrées. Ce papillon, grand comme une main, d'un beau bleu électrique, et qui vole en rasant presque le chemin, est un vieillard, nous dit-il, un jeune se serait élancé vers les cimes.
Des papillons, nous en verrons beaucoup d'autres au Mariposario, une immense serre où nous découvrons les différentes étapes de reproduction, de vie et de métamorphose des papillons, de l'oeuf à la chenille puis de la chrysalide à l'envol. L'un d'entre eux viendra même butiner un peu de suc de banane posée sur le doigt d'Hersilia.
Les cours de gym se font en plein air : survol de la canopée dans un merveilleux parcours de tyroliennes, descente de cascade en rappel et, pour la seule Hersilia, notre héroïne, plongeons de 12 mètres.
Mais ce n'est pas tout, Hersilia et Simon doivent terminer leur année scolaire, la date butoir d'envoi des derniers devoirs étant le 15 juin, le programme est intensif.
Mais voilà qui est fait et très bien fait.
Vive les vacances!