Le Voyage du Cyclope Saison 2
Le Voyage du Cyclope Saison 2
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De Trujillo à Chiclayo

De Trujillo à Chiclayo

 

Nous remontons la côte nord du Pérou : c'est un désert de sable gris, prisonnier des vents, où surgissent, consolantes oasis, de vertes vallées fluviales. La ville approche et on reconnaît le désordre des bâtisses hérissées de fer à béton, les poulaillers mal clos, les pistes poussiéreuses...Le plaisir d'approcher une ville inconnue est toujours aussi fort : on entre dans son corps par ses capillarités anarchiques puis on s'enfonce vers son noyau par ses artères maintenant ourlées de bitume puis finissent par se raidir en un schéma orthogonal, et là on atteint son coeur : la Plaza de Armas. En son centre, un groupe sculpté gesticule à l'ombre d'immenses palmiers et autres arbres inconnus. De majestueux palais, de belles demeures coloniales et l'incontournable cathédrale baroque l'entourent. Cette constance urbaine n'a rien de monotone car chaque ville a bien son propre caractère : des couleurs bien à elle ou des matériaux, des décors, chacune a une âme. Comme c'est bon de partir à la rencontre du monde, vers le jubilatoire inconnu! C'est si bon de s'ajuster aux contours de cette belle terre.  

 

 

23 mars : départ pour Trujillo 10 h de bus. 

12 jours : entre Trujillo et la petite station balnéaire de Huanchaco. 

Région de La Libertad.

 

Trujillo : première ville du Pérou à proclamer son indépendance en 1820. Les deux grands héros de la libération y séjournèrent : l'argentin, José de San Martin et le vénézuélien, Simon Bolivar. C'est aussi la ville de celui qui est considéré comme le plus grand poète péruvien, César Vallejo. 

 

 

 

De Trujillo à Chiclayo
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3 avril : départ pour Chiclayo 4 h de bus.

12 jours : entre Chiclayo et la station balnéaire de Pimentel. 

Région de Lambayaque.

 

 

Chiclayo : la "cité de l'amitié " revendique fièrement, dans le Paseo Yortuque,  sa culture mochica à travers  d'imposantes sculptures en similibronze. Nous nous perdons dans le dédale du marché, fruits de toutes les couleurs, poissons séchés, montagnes de chocolat...et dans ce coin là, herbes parfumées, poupées de tissus, lamas empaillés, fioles porte-bonheur, c'est le mercado de brujos

 

 

De Trujillo à Chiclayo
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Sur cette côte nord du Pérou, région moins touristique que le sud, nous sommes encore accueillis avec une extraordinaire gentillesse, teintée parfois d'une curiosité malicieuse.

 

 

Nous nous initions aux délices du Pacifique : atmosphère tiède et bienfaisante, (mais attention aux coups du soleil de midi), horizon vermeil, pirogues de jonc sur lesquelles les pêcheurs rament à genoux défiant les puissants rouleaux, délicieux ceviche de poissons crus tout frais cueillis... 

 

De Trujillo à Chiclayo
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De Trujillo à Chiclayo
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Nos journées sont rythmées par le travail scolaire ou de passionnantes visites de sites archéologiques. 

 

La région en compte de nombreux, bien antérieurs à ceux de la culture Inca. Dans les musées de Lima, nous avions apprécié les figurines et les vases anthropomorphes de ces civilisations anciennes : nous sommes maintenant sur les terres de ces peuples. 

Même si des découvertes archéologiques majeures se sont multipliées au XXème, même si les "pilleurs de tombes" dilapidant les trésors tendent à disparaître, on ne sait toujours pas grand chose de ces peuples car ils chantaient leurs légendes, sans jamais les écrire.

 

 

Récapitulons : dans ces vallées fluviales, vers 100 après JC, les cultures régionales évoluent, des peuples migrent des montagnes apportant leur savoir-faire en terme d'irrigation, d'agriculture et d'architecture. Des civilisations élaborées se développent alors, en particulier la culture Mochica. Pendant 700 ans, ce peuple produira de splendides céramiques, développera une riche métallurgie d'or, argent, cuivre, bronze , construira des villes et de grands ensembles cultuels composés de pyramides et de hautes plateformes cérémonielles. Puis vint le déclin, vers 800, avec l'arrivée d'autres peuples et son lot de conflits guerriers. 

 

 

 

Non loin de Trujilllo se trouvent les Huacas del Sol y de la Luna. 

Une bien jolie dédicace mais qui ne reflète en rien les croyances d'alors. Ce sont les colons espagnols, premiers pilleurs du site, qui attribuèrent à cette culture des traditions incas. Mais le peuple mochica ne vénérait ni le soleil ni la lune. Ils adoraient Ai-Apaec, el decapitador. Les amateurs des Marvel comics l'auront identifié. 

 

Au centre d'une grande cité, dont il ne reste aujourd'hui que de rares vestiges, deux colossales pyramides en brique crue se dressaient. La pyramide du Soleil, haute de 350 mètres, aurait été construite, selon la légende, en trois jours. Elle n'est plus qu'une colline de terre blessée par les vents et les pluies. Les colons l'avaient déjà défigurée, la noyant dans les eaux du fleuve voisin dévié, dans l'espoir d' une pêche miraculeuse.   

 

Le temple de la lune, plus petit et bien mieux conservé, est le résultat de constructions successives. Lorsqu'un bâtiment devenait trop ancien, on ne le détruisait pas mais on le comblait de briques crues créant ainsi un sous-bassement pour une nouvelle construction. Et ce pendant 500 ans. Un palimpseste en forme de pyramide tronquée. Sur les murs des vastes cours sacrificielles courent des bas-reliefs polychromes : figures géométriques à la symbolique perdue, animaux, condors, araignées "décapitatrices"...

 

 

 

De Trujillo à Chiclayo
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De Trujillo à Chiclayo
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Près de Chiclayo, à Lambayeque, de riches tombes mochicas ont été retrouvées. La plus impressionnante, celle du seigneur de Sipán, haut dignitaire enterré avec ses trois jeunes épouses, un enfant, un chef militaire, un porte-étendard, un domestique, un soldat gardien, deux lamas et un chien a livré un mobilier funéraire fabuleux. Ces trésors sont exposés dans le tout nouveau Museo Tumbas Reales de Sipan . On pénètre dans cette moderne pyramide par une longue rampe. Puis on glisse vers un monde sépulcral, où l'obscurité s'anime comme par magie d'éclairs dorés. Des milliers d'objets précieux nous entourent : bijoux, pectoraux, emblèmes, coiffes, ornements...de l'or, partout de l'or...

No photo !

 

De Trujillo à Chiclayo
De Trujillo à Chiclayo

 

Retour à Trujillo. 

La culture Chimú, serait née vers 850 pour s'éteindre en 1470, engloutie par l'immense empire inca. Ce "peuple de la lune" descendrait d'un homme-dieu surgi du Pacifique. La capitale du royaume était Chan Chan. L'immense ville de terre crue semble se fondre dans les dunes. Nous nous perdons dans le dédale d'un des palais, places, salles d'audiences, réserves, murs décorés de purs motifs géométriques et nous fredonnons un air Cubain (Entends-tu Leandro ?) :

El cariño que te tengo

No te lo puedo negar

Se me sale la babita

Yo no lo puedo evitar

Cuando Juanica y Chan Chan

En el mar cernían arena

Como sacudía el jibe

A Chan Chan le daba pena

 

L'art, culbutant les frontières, dessine des chemins de traverse : dansons maintenant! 

 

 

De Trujillo à Chiclayo
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De Trujillo à Chiclayo
De Trujillo à Chiclayo
De Trujillo à Chiclayo
De Trujillo à Chiclayo
De Trujillo à Chiclayo

Et pour finir, une petite "leçon de choses". À vélo, nous découvrons le Bosquet de Pómac, une des rares "forêt sèche" de la planète. Ici, ce sont les caroubiers qui règnent en maître, l'un d'eux aurait 400 ans. Il fait très chaud à pédaler sur la piste de sable, nous croisons quelques curieux oiseaux, des cochons noirs, un serpiente corridor, vu par Hersilia et même un bébé boa constricteur... 

 

 

 

 

15 avril : nous prenons un bus qui nous amène à Guayaquil, Equateur. 

12 heures de voyage. 

 

 

Un immense merci à Alicia, Gonzalo, Katian et leurs familles pour leur accueil si chaleureux, nous vous attendons en France! Un grand abrazo à Eve, Dario, Cléofé, Irvin. 

 

 

PS : dans l'article précédent, il s'agissait bien de Gauguin mais personne n'a mentionné le grand auteur péruvien cité et plagié : Mario Vargas Llosa, Le paradis - un peu plus loin

Game over ! 

 

De Trujillo à Chiclayo
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