Le Voyage du Cyclope Saison 2
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La Thaïlande -1ere partie -

La Thaïlande -1ere partie -

 

 

 

 

3a Ayutthaya

 

 

Janvier 2555, selon le calendrier bouddhique.

 

 

 

A l’ouest, sur les rives de la mer d’Andama  (Pak Meng et Phang Nga) puis, à l’est, sur celles de la mer de Chine (Chiaya et Prachuap Khirikhan), nous remontons cette longue bande de terre éclaboussée d’eau salée que forme le sud-Thaïlande.

 

 

 

Plonger dans ces mers poissonneuses avec masque et tuba, c’est rencontrer un monde merveilleux de couleurs, de reflets, de silence, de majesté. C’est suivre des bancs  de poissons multicolores et tenter de les toucher avec son nez. C’est croire que le temps peut s’arrêter et que cela n’a pas d’importance. C’est conjuguer le verbe faire et oublier le verbe avoir. C’est un bout de ce que nous attendions de cette aventure…

 

 

Rassérénés, nous dépassons Phuket et ses hordes de touristes, sans même une halte.

 

 

 

Nous avalons les kilomètres, roulant souvent de nuit, quand les enfants dorment bercés par le roulis. Les 2x2 voies sont bordées de pistes cyclables bondées de mobylettes qui surgissent parfois à contre-sens, tout phare éteint ; les chapelets de fils électriques rythment les bords des voies, scintillant sous les phares et dessinant d’étranges harpes;  l’asphalte est boursouflé, crevassé, la signalisation effacée. Une foule de vendeurs ambulants s’installe en bordure de route, attroupements, animaux, chiens, singes…

 

Nous croisons d’étranges véhicules, des bus illuminés comme des sapins de Noël, des camions peinant sous leur énorme charge de canne à sucre, des bus pour éléphants, des pick-up débordant de noix de coco et sur lesquels sont accrochés des macaques, les singes ont fini leur journée de travail et ils ont l’air heureux, nez au vent …

 

Devant nous, à chaque  carrefour, devant chaque bâtiment important,  dans chaque boutique, le portrait du roi Rama IX, dont la longévité de règne dépasse celle de la reine d’Angleterre, c’est dire,  et celui de son épouse, s’imposent  grandeur nature. Le roi fait l’objet ici d’un véritable culte, tout au moins en apparence. Certains thaïs affichent avec fierté leur allégeance au roi par le biais de tee-shirt jaune, couleur royale.

 

 

 

 

Plus au Nord, sur le Golfe de Thaïlande, à une centaine de kilomètres de Bangkok, il existe de charmants villages plantés sur l’eau.  Nous nous perdons sur les pontons de ceux de Samut Songkhram.  Les femmes lavent les enfants dans la rivière, les paysannes vendent leurs récoltes sur leurs pirogues. Odeurs de poisson frit, de gambas grillées.

 

 

 

Dans toutes ces villes, dans tous ces villages, si nous souhaitons trouver un peu de calme, si nous avons besoin de remplir notre cuve d’eau (160 litres à 5 ce n’est pas un luxe),  nous franchissons le portail, souvent très kitsch, de l’enceinte d’un temple bouddhiste. Nous y sommes accueillis, d’abord par des chiens, libres comme l’air, parfois même  par d’autres espèces animales plus surprenantes, les bonzes aimant  et recueillant  tout être vivant. Puis ce sont  des écoliers en uniforme qui se pressent autour de nous, des moines vêtus  de longues tuniques safranées,  marchant pieds nus, des novices aux airs de lascars qui cherchent ici leur route.

 

 

 

Nous nous familiarisons à l’esthétique des temples thaïlandais, pavillons rouges et jaunes, entourés de longues colonnes marquetées de verroterie sur lesquelles les rayons de soleil rebondissent. Les toits pentus frémissent d’acrotères tendus vers le ciel. Dans la pénombre du temple, des bouddhas dorés assis dans la position du lotus, parfois gigantesques, méditent les yeux mi-clos. Des peintures tendrement naïves racontent par le menu les principaux épisodes de la vie du Bouddha. Quel plaisir de scruter les détails de ces petits poèmes.

 

 

 

Passage dans la banlieue de Bangkok afin de faire envoyer par DHL la 6eme série de contrôles !  Tourner autour de cette mégapole, encerclée de voies express  se croisant  les unes par-dessus les autres a quelque chose d’effrayant.  Nous nous perdons, rentrons dans la ville asphyxiée, en ressortons, repartant dans le mauvais sens…la signalétique en écriture thaï est  aussi élégante qu’indéchiffrable…nous demandons notre route,  sans nous faire comprendre, l’anglais n’est pas au programme des écoles, notre carte est écrite en lettres romaines…c’est à 1 heure du matin que nous trouvons enfin ce fichu bureau DHL, il est encore ouvert !

 

Notre colis s’envolera demain pour Paris.

 

 

 

 

Ayyutthaya : พระนครศรีอยุธย

 

Nous reprenons la route pour Ayutthaya, une des anciennes capitales du royaume de Siam, fondée au XIVeme  siècle. Elle attira chinois, indiens, européens qui s’y installèrent. Louis XIV y dépêcha une ambassade, obtenant  pour quelques années le monopole des épices… Mais au XVIIIeme, son vieil ennemi  Birman eut raison d’elle.

 

Les frangipaniers en fleur embaument les vestiges des temples d’Ayutthaya. Les briques rouges racontent la splendeur passée et dans  leurs interstices la vie végétale s’accroche. Les fragments des statues de Bouddha, noircis de fumées d’encens, perdent  leur mue en fines feuilles d’or. Nous sommes dans un lieu sacré.

 

Les trésors d’Ayutthaya sont conservés dans un joli petit musée où les bouddhas sourient de leurs beaux yeux en amande et où les démons veillent toutes griffes dehors. Une relique, minuscule os du poignet de Bouddha, est conservée derrière une porte blindée.

 

 

Puis, rencontre avec les éléphants.

 

 

 

 

Album photo n°19