Le Voyage du Cyclope Saison 2
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Dernières images d'Iran- Arrivée aux Emirats Arabes Unis-Dubaï

Dernières images d'Iran- Arrivée aux Emirats Arabes Unis-Dubaï

2m Dubaï

 

 

La route reliant Shiraz à l’extrême sud de l’Iran est spectaculaire. Le paysage désertique se hérisse d’arides montagnes découpées  en larges plaques évoquant  une méga-poussée antédiluvienne. Un immense lac de montagne étale sa surface blanche à l’infini, l’eau s’en est évaporée, reste le sel, et des collines cristallines qui se transformeront en toboggans.

 

Arrivés au port de Bandarabas, nous préparons notre traversée. Une promenade dans la ville sera l’occasion de rencontres surprenantes : un homme, peut-être un émirien, nous offrira nos courses (un sac entier rempli de nutella, conserves de crabe, et autres douceurs inimaginables dans l’Iran profond) ; une femme dont le corps disparaît sous un beau tissu bariolé, cache son visage sous un masque en cuir brodé, elle visite notre maison et heureuse s’assoie avec nous un instant, nous n’aurons connu d’elle que ses beaux yeux bruns.

 

C’est ici que nous prenons le ferry pour rejoindre Dubaï, de l’autre côté du golfe persique, à 45km seulement. Quelques brassées et le monde que nous allons découvrir nous fera basculer dans le IIIème millénaire !

 

Avant le choc, il s’agira de sortir notre valeureux fourgon de l’antre du ferry. Une épopée dans les méandres de l’administration : il faut franchir des paliers ayant la forme de guichets, obtenir tampons, autorisations, remplir formulaires…pour obtenir, au bout d’une journée harassante  le sauf-conduit qui nous permettra de franchir l’ultime barrière du poste de douane maritime…

 

Puis le choc.

 

La mer turquoise est bordée d’une frange de palmiers puis, à une distance harmonieuse, d’un collier de buildings tout juste sortis du sable, parfois inachevés, dont les façades de verre ou d’aluminium, s’irisent au coucher du soleil. La nuit, ils palpitent de lumières blanches et bleues !

 

L’eau transparente, tiède, regorge de coquillages, d’étoiles de mer. Nous étudieront ces collections exotiques à l’école ombragée de palmiers dattiers. Les perroquets nous dérangent, le vert de leur plumage, tache le bleu du ciel…

La ville est photogénique certes, on s’y déplace avec aisance, les routes sont extralarges, les 4x4 rutilants, aux vitres fumées, nous dépassent en klaxonnant gentiment.

 

C’est avec une extrême courtoisie que le chef de la police touristique, élégamment vêtu  d’une dishdasha immaculée, nous priera de quitter le quartier VIP où nous campons quelques jours (connexion internet Wireless, remplissage à volonté de notre cuve à eau par les jardiniers, plage à portée de main, ombre rafraîchissante, cadeaux des voisins, gâteaux, fruits, Coran version anglaise…).

 

Les émiriens représentent 15% de la population,  une rente mensuelle conséquente versée par la fédération s’ajoute à leur fortune personnelle. Les travailleurs sont ici les  «expatriés » pour utiliser le terme local. Sur les chantiers, en plein soleil, des centaines d’ « expatriés » indiens, chinois, philippins, pakistanais, bengalis transpirent…et pourtant nous sommes en hiver.  Mais l’hiver subtropical est chaud, très chaud.

 

Le drapeau émirien flotte sur tous les murs, rouge, vert, blanc et noir, il affiche avec fierté l’or noir du pays. La fédération émirienne fêtera bientôt ses 40 ans. Jeunesse dorée à l’or fin.

 

Carpe diem s’affiche sur les murs, tout brille, les voitures sont lavées chaque jour,  la climatisation fonctionne à plein temps, y compris dans les abribus…

 

Nous voici dans le monde des superlatifs ! La plus haute tour, l’hôtel le plus « étoilé », les fortunes les plus colossales, la plus longue piste noire skiable dotée de neige artificielle… les meilleurs architectes, designers….mais entre ces sommets, le sable reste stérile et l’eau de la mer largement pompée et dessalée n’y changera rien.

 

Au sommet de ces pistes de ski, ce n’est pas le désert que nous voyons par-delà une bulle de verre, mais ce sont les allées d’un centre commercial d’où des femmes voilées et des enfants en short nous regardent…entre une glace à la rose et une halte chez Hermès...

 

Nous sommes assis sur un château de carte… dont les fenêtres ont la forme de  dollars.

 

On palpe ici la folie des hommes.

 

Nous rencontrons beaucoup d’indiens qui parlent anglais en roulant délicieusement les « r » et dodelinent de la tête en signe d’assentiment. Nous sommes invités à dîner, on nous propose de l’aide pour trouver un bateau nous permettant de poursuivre notre voyage. Bombay ou Singapour ?

 

Mais avant le grand départ, balade vers le nord, sur la route du sultanat d’Oman, avec  arrêt à Ras al Khaimah. Chameaux garantis !

 

 

Album photo n°14