Safranbolu-Ankara : Histoires d'or

Nous avons quitté les bords de la Mer Noire et ses fraiches soirées pour l’intérieur des terres. Courte halte à Safranbolu, petit village producteur de « l’or des cuisiniers », au charme certes ottoman mais qui a perdu son authenticité (classé patrimoine mondial par l’UNESCO en 1997).

Nous partons pour Ankara. Les routes sont somptueuses, l’essence extrêmement chère (un revenu fixe pour l’Etat), nous voyons de grands complexes urbains tout juste jaillis du sable, la plaine anatolienne dorée dessine de doux reliefs. Il fait chaud.

Ankara l’asiatique est devenue capitale sous Atatürk.

Atatürk, nous voyons son portrait à chaque carrefour, sculpture monumentale ou objet dérivé en tout genre… Les turcs vénèrent celui qui avait modernisé et occidentalisé le Turquie, donné le droit de vote aux femmes, rendu l’école obligatoire… Son mausolée est particulièrement impressionnant.  C’est à son initiative que fut créé le Musée des civilisations anatoliennes : les trésors hittites et phrygiens, vestiges de civilisations encore mystérieuses, nous invitent à remonter le temps. Les déesses-mères  ondulent  dans leurs vitrines,  odalisques pétries de rêves préhistoriques.

Nous logeons dans un modeste mais confortable hôtel de la partie ancienne de la ville, tournant le dos à l’Ankara moderne.  Notre fourgon, garé face à la belle boutique d’un barbier,  nous sert de base de ravitaillement, attirant regards curieux et sympathiques. Lucia de la pampa nous ne t’oublions pas!

Nous attendons les cours du CNED envoyés depuis la France. Mais les douanes turques nous réservent quelques surprises nous contraignant  à prolonger notre séjour à Ankara.

Week-end, pas d’école : nous filons à Gordion, patrie du roi Midas. Ce roi phrygien avait la réputation de transformer en or tout ce qu’il touchait. Son tombeau forme une colline artificielle, tombeau-tumulus,  qui dissimule un énorme sarcophage de bois. Les vestiges de la ville s’étirent dans un paysage quasi désertique. Dans le lointain, un immense nuage de fumée : Alexandre le Grand et ses troupes reviennent-ils couper le nœud gordien ?

 Adieu Gordion, cap sur Haymana à quelques kilomètres, petite ville thermale appréciée pour la qualité de son eau  soufrée : hammam en famille. Aucun touriste ici ! Retour sur Ankara qui vient d’être tristement blessée. Ne soyez pas inquiets pour nous, nous allons bien et avons fixé notre campement dans la lointaine banlieue, au bord d’un magnifique lac : Gölbasi.

Les transactions douanières sont longues, nous prendrons notre mal en patience en allant nous rafraichir les idées dans la piscine du camping. Nous aurons peut-être la chance de vous croiser plus vite que prévu Victoria, Cassandre et  Roxane?