Ciao Leandro!

Dans les rues de Dogubayazit, des hommes flânent, boivent du thé, fument cigarettes sur cigarettes. Les marchands d'herbes fines ont la peau tannée des chasseurs alpins. Le soir, ces mêmes hommes chantent, dansent et leurs grosses moustaches frémissent de plaisir.

Quant aux femmes, nous en croisons bien peu, ou alors de loin, foulard fleuri sur la tête et  jupe longue pour les plus âgées. 

Le printemps explose ses couleurs. Sur les flancs du mont Ararat la neige dessine des sillons argentés. En regardant attentivement, nous pourrions voir quelques-uns de ces chercheurs turcs ou chinois qui grattent la calotte de glace pour y retrouver des traces de l'arche de Noé.

Nous séjournons dans l'accueillant camping de Murat, accroché à flanc de montagne, juste en-dessous du palais d'Ishak Pacha. Un petit bijou du XVIIeme siècle dont les murs couleur de caramel s'animent d'entrelacs, de pampres et de motifs géométriques mêlés en une joyeuse et anarchique décoration.

Leandro a choisi de rentrer en France plus rapidement que le reste de l'équipage. Retrouver au plus vite la famille et les amis. Le 1er juin, il part à bord d'un vol de la Turkish Airlines Van-Istanbul-Paris. La chrysalide verte a libéré un bel oiseau qui vole de ses propres ailes. L'année scolaire au CNED est quasiment finie, moyenne générale : 13,88.  Le Cyclope est bien triste et pour se consoler rien de tel qu'un musée aux beaux vases cassés... 

Nous roulons vers l'Ouest et garderons désormais ce cap. 

Album photo n°0-26